martes, 30 de marzo de 2010

Werner Bishof

Werner Bishof

A Calcuta , face à face avec la grande famine de 1951, il écrit à sa femme: "Ces derniers jours j'ai beacoup réfléchi à mon travail par rapport à ce voyage. Ce que je vois, ce qui me frappe vaut d'être relaté, mais pas d'un point de vue purement artistique. Ce qu'on appelle les 'belles photographies' sont souvent statiques, et en composant des clichés parfaits on risque de tompber dans un piége, de se laisser arracher à la vie, multicolore, et mouvante (...) Mais pourquoi ne pas photographier avec beauté une 'human story' positive?
Il arrive en effet que la beauté soit un piège. Que l'art embellisse ce que est horrible, rende souriant ce que est profondément triste, que la beauté rende supportable l'insupportable. Que l'art soit une trahison, et la beauté un mesonge. Mais c'est aussi que la première fontion de l'art est de rendre transmissible le pire par le style. Le cadavre que prhotographie Capa sur un champ de bataille devient une image, tolérable, quand le corps décomposé est dans la réalité un objet épouvantable. La charogne de Baudelaire n'est qu'un poéme, dpourvu de la puanteur réelle d'une charogne réelle. Bischof est conscient du problème. Il poursuit deux propos assez différents, parfois contradictoires; donner d'un événement des images belles. Faire passer ce qu'il ressent et veut faire ressentir, rendre une émotion contagieuse. On ne sait jamais très bien, ou on sait rarement, quel effet pratique peut avoir une oeuvre d'art.

L'estehéique et la morale de Bischof convergent en ceci: il a voulu, tout au long de sa vie et de son oeuvre, faire apparaître ce qui importe. Il exprima des sentiments forts. Il fut peu enclin à la sentimentalité. Dans son oeuvre, la beauté et la bonté se confondent dans la même rigueur.

...de même que nous ne nous baignons jamais deux fois dans le même fleuve, il n'y a pas au monde deux regards que soient exactament identiques. Le regard c'est le grand revelateur. Pas seulement du monde, mais de 'homme même. Pas seulement de ce qui est regardé, mais de celui qui regarde.